Les mots pour le dire – Antoine Daguet

Chroniques du temps qui passe

A vos plumes

J’ai lu il y a peu un vieux livre de James Michener, « The Novel ». Il traite des rapports intimes et compliqués des écrivains et leur éditeur. Je n’avais jamais réalisé avant la lecture de ce livre qu’il existait un tel travail d’équipe entre les deux. J’étais naïvement persuadé que l’auteur besognait seul, dans son coin, en proie à l’angoisse, au délire et à la souffrance, pour accoucher un jour d’un chef d’œuvre.
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Jack Brabham

Jack Brabham, dit « Black Jack », 3 fois champion du monde de formule 1 est mort sur la Gold Coast à 90 kilomètres d’ici. Apparemment, la nouvelle a déjà fait le tour du monde, mais elle n’apparaît que ce matin dans le journal local qui accorde une page entière à une « driving legend »;
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Juin 1944

« De gros évènements aujourd’hui dans ton pays » m’annonce Brett, mon partenaire de tennis. Il me faut quelques secondes pour me souvenir que nous sommes le 6 juin. Tony Abbott, le Premier ministre australien foule en ce moment même le sable de Normandie à l’occasion du soixante dixième anniversaires du débarquement. 44 soldats australiens sont enterrés en Normandie.
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Tournez manèges

Ici l’accent marseillais est partout, fort, caricatural, c’est à peine si je comprends ce qui se dit. Le Marseillais marche un peu vouté, le sourcil froncé, l’air bagarreur mais se fend d’un sourire immense dès qu’il a l’occasion de parler. Et il ne s’en prive pas ! 
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Bleu, blanc, rouge

8 jours après l’attentat du Bataclan qui a fait 130 morts et 351 blessés, le monde tremble encore d’effarement, de tristesse, d’indignation mais pas de peur ! Une poignée d’assassins illuminés, fanatisés, assoiffés de haine, de vengeance et de sang qui voulaient semer la terreur, la peur, la destruction de la société viennent à leur insu de réaliser le contraire : l’union des peuples, l’unanimité des chefs d’état, presque un monde « bisounours ».
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Bonne Année

JANVIER – Même pas peur ! – MARS – Le fou volant – MAI – N’est plus Républicain qui veut – AOUT …
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Mourir d’aimer

Aujourd’hui, le présentateur de 15h a ressorti une vielle histoire chère à mon cœur, chère à mes 18 ans. En ce temps-là, l’ordre existait, la bienséance était respectée, les jeunes muselés et l’éducation érigée en dogme pour assurer la pérennité des valeurs morales, patrimoniales et familiales traditionnelles. Et croyez moi, ça fonctionnait !
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Alzheimer

Une drôle d’impression ce matin au réveil : impossible de me souvenir quel jour ou quel mois nous étions. Pas de problème pour identifier ma chambre confortable, reconnaitre le cri caractéristique du kookaburra , des galahs, des white cockatoos et autres perroquets exotiques d’Australie qui entourent la maison, mais très curieusement le temps s’est arrêté ou plus exactement j’ai perdu mes repères.
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30 ans après

Vous êtes venus au monde un 9 juillet. 30 ans plus tard, votre naissance reste le plus beau souvenir de ma vie. Ce jour-là, j’ai perdu les pédales, complètement subjugué par l’émotion, émerveillé par le premier souffle, le premier cri de mes petites crevettes. Je me revois encore, fasciné par le médecin, un immense gaillard attrapant mes pitchouns avec une douceur inouïe dans ses énormes paluches et les suspendant une seconde par les pieds. Rien que d’en parler aujourd’hui, j’en ai encore le souffle coupé et les larmes aux yeux.
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Lyli

Eric nous a quitté aujourd’hui. Je ne connaissais pas ce garçon, mais je connais sa maman. Comment accepter de voir partir celui qu’on a mis au monde, qu’on a tenu dans ses bras. Celui qu’on a élevé et accompagné pendant des années ? A quoi bon porter un enfant, se battre bec et ongles à chaque étape de sa vie si c’est pour le voir partir.
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Le temps de l’enfance

 « Petite Fleur » – Sydney Bechet souffle dans sa trompette un air que les gens de ma génération n’ont pas oublié. Quel âge pouvais-je avoir ? Probablement 7/8 ans. A la piscine de mon village, les visiteurs pouvaient apporter leurs disques qu’on jouait sur les hauts parleurs de la piscine. Temps béni où les plus dégourdis de mes ainés venaient à la piscine avec une pile de 45tours sur le porte bagage de leur vélo.
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La vie comme avant

3 petites brèves écrites en pays Kiwi, au temps où les voyages étaient autorisés, pour vous faire oublier un moment, la morosité du confinement et vous permettre de vous évader. En Nouvelle Zélande, le méchant coronavirus s’est tu. Sous nos pieds, de l’autre côté de la terre, la vie a repris…, comme avant !
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Clins d’œil

En vacances

J’aime l’hibiscus rouge qui s’est épanoui soudain hier devant la terrasse. Je n’aime pas le voir fermé ce matin! J’aime trouver un pot de confiture frais devant ma porte au réveil. (déposé par ma propriétaire). J’aime la confiture de prune maison sur mes toasts; je l’aime aussi dans le yaourt.
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Décalage horaire

Pendant que vous dormez, je dors aussi mais sur la plage ! Je suis en Australie ! Je vous imagine cachés sous les couvertures, j’entends les uns ronfler, les autres siffler. Certains se tournent et se retournent, d’autres restent parfaitement immobiles. C’est le monde de la nuit, le monde du sommeil, enfin pour vous car pour moi qui vis la tête en bas, le soleil brille depuis longtemps et le sable est déjà chaud.
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Brassens

J’ai toujours beaucoup aimé les chansons de Georges Brassens, il a réjoui ma jeunesse avec ses gros mots, stimulé mon adolescence avec son audace coquine, réveillé mon esprit frondeur avec ses attaques contre la maréchaussée et m’a communiqué ses valeurs de tolérance, et de solidarité. Ajouter à ça, un brin d’humour, un brin de tendresse, un brin de poésie, beaucoup d’ironie et une grosse moustache. Vous avez le personnage !
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« A voté« 

Les élections rythment notre vie. Elles se succèdent les unes aux autres, soulèvent nombre de polémiques, d’affaires de petits mots. A chaque scrutin – et il y en a pas mal – on a l’impression que la France prend la pose.
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Les nuits du jazz

J’ai fait un nœud à mon mouchoir pour assister à la 9 iéme « Nuit du Jazz » ? Saint Mitre les remparts n’est pas Saint Germain des Près ! Et pourtant… Ce soir, 3 voix féminines sont à l’affiche : Eyma, Natalia et Agathe. J’aime bien l’idée d’un Festival de jazz purement féminin.
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La Suisse méconnue

Les clichés ont la peau dure. La Suisse, du moins ce qu’on en connait, c’est un lac entouré de montagnes, des alpages verdoyants, une capitale prospère où les banques règnent en maitre, une société bien huilée, des gens courtois qui prennent leur temps, de belles voitures, de beaux concerts, des grandes organisations internationales. On a du mal à imaginer la Suisse autrement qu’impeccable et responsable.
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Séraphine et le jardinier

On m’appelle Séraphine. Je suis une taupe, un vraie avec 4 pattes, pas un espion ! Je mesure une quinzaine de centimètres et porte une fourrure soyeuse grise du plus bel effet. J’ai des yeux minuscules (je suis myope) et un museau pointu. Je me trouve plutôt pas mal. D’ailleurs, quand j’atterris dans les mains des enfants, ils disent tous que je suis très mignonne.
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Frin ou Fexit

Je dois à François Asselineau et Zamane Zizouane du parti « Un Peuple Souverain », cet amalgame franco-anglais douteux, « FREXIT », inspiré du fameux « BREXIT ». L’abréviation anglaise est pratique et compréhensible pour tous les Britanniques : Britain Exit (sortie de la Grande Bretagne du Marché Commun). Du coup, je me sens autorisé, malgré ma méfiance des abréviations et mon horreur du franglais à créer « FRIN » – « FRANCE IN », pour fédérer les pro Européens.
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